Demander un Rêve : l’incubation onirique
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Peut-on demander un rêve, poser une question à son inconscient pour recevoir un conseil sous forme de rêve ? Découvrez l’incubation onirique, une pratique ancienne.
Avez-vous déjà essayé de demander un rêve ?
On se réveille parfois avec un rêve plus ou moins réaliste, plus ou moins étrange. Certaines périodes sont marquées par des cauchemars affreux… Le rêve, dont on se souvient de manière aléatoire ressemble fort à un délire hallucinatoire qui surgit sans qu’on s’y attende. C’est pourquoi pendant longtemps on a cru que le rêve était un “bug” du cerveau dans le processus du sommeil. Or, on rêve tout le temps, mais on s’en souvient peu. Saviez vous que ce n’est pas une fatalité? Qu’on peut même, à force de pratique, demander un rêve ?
Dans cet article je vais vous parler de “l’incubation”, une pratique ancienne dont qu’on gagnerait à redécouvrir pour se reconnecter à Soi. Cela n’a rien à voir avec le rêve lucide, qui est un rêve dans lequel on prend le contrôle de certains paramètres, où on sait que l’on rêve. Demander un rêve, c’est autre chose. C’est demander conseil à son âme sans contrôle, recevoir des informations auxquelles on n’a pas accès consciemment, afin d’avancer dans la bonne direction et élargir notre vision des choses.
A la fin de cet article je vais vous expliquer comment procéder. Mais d’abord, si vous êtes déçus de ne pas vous souvenir suffisamment de vos rêves à votre goût, je vous conseille cet article : 5 conseils pour recommencer à vous souvenir de vos rêves.
L’incubation dans le bassin méditerranéen
Origine de l’incubation : le fait de demander un rêve
Il est difficile de savoir précisément à quand remontent les premières pratiques de l’incubation dans le bassin méditerranéen. L’Egypte des pharaons semblait déjà connaître cette pratique, qu’on retrouve d’ailleurs un peu partout dans le monde, dans des cultures qui ne pouvaient pas géographiquement se rencontrer. La pratique de l’incubation, étroitement liée à la médecine, à la spiritualité et à l’onirologie (c’est à dire l’interprétation des rêves) témoignerait en faveur de l’existence de l’inconscient collectif. L’inconscient collectif est l’expression employée par Carl Gustav Jung pour nommer ce paramétrage fondamental de la psyché humaine, à l’origine de ses constructions abstraites, concrètes et de ses questionnements existentiels. ( -> à propos de l’inconscient collectif, lire cet article)
Le développement de l’incubation en Grèce
Au Vème siècle avant notre ère, l’incubation était une pratique très répandue en Grèce. On la pratiquait dans des sanctuaires, lieux spirituels qui faisaient office de maison de repos, où les malades venaient chercher la guérison. Le plus connu étant le temple d’Asclépios à Epidaure. Cette pratique a continué jusqu’à la chute de l’Empire romain, mais aussi dans la religion catholique avant le schisme entre l’Eglise de Rome et de Constantinople, et on retrouve ses traces dans l’Islam.
En quoi ça consiste l’incubation onirique ?
Le malade vient dans le lieu d’incubation, un endroit doté d’un sanctuaire, donc ayant une forte dimension spirituelle, mais également lieu de diagnostic et de convalescence. A Epidaure il commençait par jeûner, se laver, puis il dormait. Il dormait et il rêvait. Les onirocrites, c’est à dire les interprètes des rêves étaient des genres de médicine man, à la fois ayant des fonctions religieuses, médicales et des connaissances dans des sciences variées. Le malade dormait là parfois plusieurs jours jusqu’à avoir un rêve. Alors le rêve était interprété. On se mettait à l’écoute des rêves qui survenaient car ils étaient sensés être envoyés par le dieu Asclepios, qui par la voie du rêve, indiquait à la fois le mal dont souffrait le sujet, et le remède à son mal.
Il est important de noter qu’à l’époque, il n’y avait pas de scission entre le corps, l’âme et l’esprit. Cet attention portée au rêve était également défendue par Hippocrate, le « prince des médecins » dont se réclament encore aujourd’hui nos médecins avec le fameux « serment d’Hippocrate ».
Pourquoi ça nous intéresse ?
Ca nous intéresse parce que les anciens avaient compris quelque chose de très intéressant. Le rêve fait le lien entre les parties du corps et de l’être qui souffrent. Le rêve raconte une histoire, nous mettent donc sur la genèse de cette histoire et sur la direction qu’elle emprunte. L’incubation, c’est à dire la pratique consistant à demander un rêve pour pouvoir s’aider soi-même, tient compte du pouvoir de l’inconscient. L’inconscient bien souvent sait, quand le Moi ne sait pas. L’inconscient cherche à rétablir l’équilibre psychique et physiologique, le bien-être de l’individu. Interroger les rêves, c’est s’ouvrir donc à une vision des choses plus globale.
L’incubation onirique témoigne d’une approche holistique, où le psycho- et le -somatique sont liés. C’est une technique de connexion à l’âme : l’âme sait ce dont l’individu souffre. Et c’est ça qui nous intéresse. L’idée n’est sûrement pas d’espérer avoir le contrôle sur la vie en demandant un rêve! Si la motivation est la volonté de puissance, on n’obtiendra rien. L’intention correcte pour demander un rêve n’est pas le contrôle : c’est au contraire le lâcher-prise. S’en remettre au Soi, écouter sa guidance.
Ce qui est très intéressant et qui doit probablement expliquer le succès de cette pratique pendant au moins un millénaire, c’est que l’individu est impliqué dans sa guérison. C’est lui qui a reçu le rêve. Ainsi le conseil vient de lui, il peut en témoigner. Et non pas d’un agent extérieur qui prescrit. La prescription, il l’a reçu en rêve. Il est le premier témoin du rêve. L’interprète est là pour l’aider à traduire le message qu’il a lui-même reçu. Ainsi cette participation active du malade devait beaucoup jouer dans sa rémission.
Ce préalable était nécessaire afin de vous faire prendre conscience de l’intention qui doit être la vôtre avant de demander un rêve. Si vous identifiez une volonté de puissance, un désir de contrôle, une vision utilitariste du rêve : oubliez ! Ca ne marchera pas ! L’inconscient est libre et ne se laisse pas dompter par l’Ego, sinon la névrose n’existerait pas 😉
Comment demander un rêve ?
Voici maintenant la manière simple de demander un rêve, et les erreurs à éviter.
1) Avant de s’endormir : on se détend et on médite
La médiation avant de s’endormir permet de mettre dans un état d’accueil du rêve et favorise la capacité à s’en souvenir au réveil. Vous aurez les étapes détaillées de cette méditation dans cet article.
2) On formule une demande simple
Lorsqu’on est bien relaxé, dans cet état modifié de conscience qu’est l’état méditatif, on peut demander un rêve. Mais attention, toutes les demandes ne seront pas retenues. Si vous demandez à obtenir des informations qui ne vous concernent pas. Si vous souhaitez connaître les chiffres du loto. Si vous souhaitez recevoir la notice pour devenir puissant : votre demande sera rejetée.
Répétez cet exercice plusieurs soirs, jusqu’à recevoir un rêve.
3) Demander un rêve : oui ! Demander le contrôle : non !
La demande doit être en relation avec votre épanouissement. Le but de la démarche dans un travail sur ses rêves est ce que Carl Gustav Jung a appelé : l’individuation. En d’autres termes, les rêves, lorsqu’on reconnait leur droit à être entendu, participent au développement personnel de l’individu. Il ne travaillent ni pour l’Ego (la volonté de puissance du Je), ni pour la Persona (le masque social).
Ainsi la demande doit être simple, concise, désintéressée. Elle doit être précise sans être fermée. On sera plus sur une question ouverte. Les rêves qui viendront donneront des informations pour vous orienter et avancer en conscience sur votre chemin personnel, celui qui vous permettra de développer votre plein potentiel et votre richesse intérieure.
L’interprétation des rêves permettra au rêveur de mieux prendre conscience de ce qu’il traverse, de ce qui l’implique. Il découvrira d’autres aspects de ce qu’il vit et ainsi il pourra se mettre dans les meilleures dispositions pour passer ces épreuves.
L’interprétation est importante parce que si le rêveur avait conscience de la solution à son problème, il ne demanderait pas un rêve. Le rêve est un message de l’inconscient, donc par définition il va suggérer des choses dont le rêveur n’a pas conscience, soit parce qu’il y a quelque chose en lui qui se braque à cette idée, soit parce qu’il doit changer sa perception des choses. Ainsi l’onirologue, c’est à dire l’interprète va aider à faire le lien, à rendre possible la rencontre entre le point de vue conscient et le point de vue inconscient du sujet.
Quelles sont les raisons qui pourraient expliquer que ça ne marche pas ?
Si vous ne recevez aucun rêve
Voyez si vous ne faites pas l’une des erreurs suivantes :
- Votre intention n’est pas la bonne : vous ne cherchez pas à recevoir la guidance de votre âme, vous cherchez à contrôler une situation.
- L’inconscient considère que le sujet n’est pas intéressant : vous êtes attendu ailleurs, vous vous trompez de cible. Votre perception de la problématique est trop restreinte, vous devez revoir vos priorités.
- Vous n’avez rien à tirer de cette situation pour votre épanouissement personnel : passez à autre chose. A l’échelle de votre individuation, ce que vous croyez être important ne l’est pas tant que ça.
- L’inconscient n’aime pas qu’on cherche à le contrôler : la demande doit viser votre bien-être et non pas un but secondaire, accessoire ou superficiel.
- Vous ne vous souvenez pas beaucoup de vos rêves : avant de chercher à demander un rêve, assurez vous d’abord de prêter de l’attention à tous vos rêves et à tenir un carnet de rêves. Mes conseils en cliquant ici.
Si vous avez l’impression de recevoir des rêves qui n’ont rien à voir
- Un rêve étant une forme de pensée symbolique, il se peut que vous ayez reçu une réponse mais que vous ne la reconnaissez pas : l’interprétation des rêves est un art subtil. Un rêve peut parler de qqch en ayant l’impression de raconter un truc qui n’a rien à voir.
- Il se peut également que vous ayez bel et bien reçu des rêves qui n’ont rien à voir avec la question. C’est rare si la demande est authentique. Mais si ça arrive, réjouissez vous ! L’inconscient vous dit : laisse tomber ça, ce n’est pas très intéressant. Tu ferais mieux de t’intéresser à ce que je te montre ici plutôt. Et bien souvent par la suite, on se rend alors compte que la réponse à la question initiale importait peu. La question était mal posée et l’inconscient reformule en montrant : voilà ce qui est vraiment important. Donc ça valait le coup !
Comment savoir ?
Un(e) onirologue peut vous aider à décrypter un rêve ou une série de rêves ponctuellement, en réservant une consultation avec lui(elle), en présentiel ou en visio.
Vous pouvez également envisager un travail sur vos rêves, aidé par un onirologue ou un analyste jungien, pour laisser venir ce qui monte et vous accorder régulièrement un espace dédié au déploiement de votre personnalité.
Un rêve s’exprime dans un langage symbolique, qui nécessite d’être décodé. L’interprète accompagne le rêveur à conscientiser les solutions qu’il porte en lui.
Si vous souhaitez faire un travail sur vos rêves et en même temps vous former à l’interprétation des rêves afin de devenir autonome dans ce dialogue avec l’inconscient, vous pouvez vous former à l’onirologie. Plus d’infos sur la formation en onirologie en cliquant ici.
N’hésitez pas à poser vos questions en commentaire, ou à partager votre expérience !
Faites de beaux rêves et notez les !
Léa Le Gall
Si cet article vous a plu, je vous invite à regarder mes vidéos sur Youtube à propos du rêve et de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung
Voir la chaîne YT de Léa Le Gall
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