Le rêve diagnostic : deux rêves… et la bonne piste !

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Dans cet article je vais partager avec vous deux rêves à valeur diagnostique de l’année dernière qui m’ont mis sur la bonne piste après des années et des années d’enquête personnelle. Deux rêves qui, sans que je les comprenne entièrement sur le moment, m’ont donné l’impulsion de prendre les bonnes décisions pour obtenir enfin un diagnostic que j’appelais de mes vœux depuis l’adolescence.

Je vais donc vous raconter ces deux rêves, comment je les ai compris à l’époque, quelles actions j’ai mis en place suite à ces rêves et comment je les comprends aujourd’hui.

Mais d’abord un peu d’histoire ! D’après vous, à quand remonte cette hypothèse : la possibilité de comprendre ce dont on souffre grâce à un rêve ?

Hippocrate

Et si le rêve était un outil de diagnostic ?

C’est une question que se posaient les penseurs de l’antiquité grecque. Pour le médecin Hippocrate (Ve siècle avant JC), il y a en effet une sorte de rêves qui ont une visée diagnostique. Ces rêves racontent, sur un mode symbolique, ce qu’il se passe dans le corps et donnent des indications sur les perturbations à l’origine de la mauvaise santé.

A sa suite, Aristote défend que c’est l’état de sommeil qui permet à des perceptions subtiles, difficiles à percevoir dans la journée à cause du “bruit” du monde extérieur et des préoccupations du quotidien, de se faire entendre.

Hippocrate est aujourd’hui considéré comme le père de la médecine (les médecins prêtent le fameux “serment d’Hippocrate”). Aristote est le philosophe qui va énormément influencé la manière d’appréhender la nature au moins jusqu’à la révolution copernicienne. 

Mais ces deux penseurs qui deviendront célèbres ne sont pas des “originaux”. En effet de leur vivant, le rêve était utilisé à la fois comme un outil de diagnostic incontournable mais aussi comme un outil thérapeutique puissant.

L’écoute des rêves permettait à la fois de se mettre à l’écoute de l’âme du sujet, et donc de comprendre où sont les perturbations psychologiques et somatiques qui font souffrir. Et aussi d’amener le sujet vers la guérison, en donnant les clés pour rétablir l’équilibre en agissant efficacement et à la racine du problème.

Cette pratique s’est déployée dans tous les temples d’incubation du bassin méditerranée jusqu’à la chute de l’empire romain et même dans les premiers siècles du christianisme.

Le temple d'Epidaure

Et de nos jours ?

Aujourd’hui, lorsqu’on fait une analyse jungienne, on considère le rêve sans préjugé conceptuel et sans méthodologie réductrice et figée. A chaque rêve, on s’ouvre à ce que cherche, par la voie onirique, à exprimer une âme. 

Ainsi en tant que psychanalyste jungienne et onirologue, je constate qu’il y a des rêves qui indiquent avec précision où se trouvent les déséquilibres qui affectent la personnalité, que ce soit dans sa santé psychologique ou physiologique. Mais également bien entendu qui contiennent des indications quant à la manière de rétablir l’harmonie du sujet.

Les rêves des personnes que j’accompagne nous aident énormément, eux et moi, à circonscrire la zone à “réparer” si je puis dire. Car quand on a mis le doigt sur le problème profond, alors seulement se dessinent les solutions pour aller mieux.

Alors, tu nous les racontes, tes rêves ?

Oui, oui, j’y viens ! 

Ce sont des rêves qui datent d’il y a un peu plus d’un an, au printemps 2023.

Premier rêve : 

“Je marche sur un chemin droit. On dirait une promenade en hivers, au petit matin, quand il y a cette brume blanche très onirique d’ailleurs qui flotte au dessus de la nature. Le chemin est en plaine. Le soleil se lève devant nous. Je dis “nous” car devant moi il y a une dame plutôt grande, longue, avec une coupe au carré et une frange et des cheveux gris, presque argentés. Elle porte un tailleur rouge, très chic et gai, et des lunettes carrées rouges. Elle se retourne de temps en temps pour me faire un clin d’œil encourageant et complice. Elle marche très très vite sans en avoir l’air, et me distance. Je n’arrive pas à la rattraper, comme si une force me freinait (beaucoup de gens me rapportent cette difficulté à avancer en rêve, mais pour ma part ça ne m’arrive presque jamais). Et à chaque nouveau pas, des fenêtres virtuelles, comme des “onglets” d’internet, s’ouvrent de part et d’autres du chemin.”

Une semaine plus tard : 

“ Je vois une petite fille contre un mur de briques, dans une voie sans issue (l’ambiance me fait pensé à un vieux quartier de New York dans les films). Elle est habillée à la mode BC-BG des années 90. Il y a une lumière rouge qui clignote, comme un stroboscope. La petite fille a le visage levé vers le haut et cligne des yeux en observant des onglets virtuels qui s’ouvrent au dessus d’elle. On dirait qu’elle absorbe les onglets avec ses yeux.”

rêve diagnostic

Le contexte des ces deux rêves

Printemps 2024, j’ai beaucoup beaucoup de travail. Sur le plan professionnel, ça bouge bien et le rythme est soutenu. Je sais que les prochains mois seront totalement focus sur le professionnel, et que c’est un passage obligé. Ca me met en joie et m’enthousiasme beaucoup mais je sais que je ne suis pas douée pour doser l’énergie que je mets dans les choses. Sur le plan personnel, une trahison magistrale a réveillé un vieux trauma et me refugier dans le travail le temps d’avaler la pilule me convient bien… Et dans le sport aussi, je fais un peu trop de sport, il y a une petit addiction ici que je connais, réactionnelle à un stress, ce n’est pas la première fois. Sur le plan familial, tout va bien, mais c’est là encore la question de l’énergie qui est vraiment centrale (mes enfants sont jeunes et demandent beaucoup d’énergie évidemment) : comment réussir à gérer mon énergie, à devenir endurante sans me donner “trop” et avoir les batteries à plat régulièrement ? C’est vraiment MA problématique du moment.

Ce que j’ai compris de ces rêves à l’époque :

J’ai immédiatement mis ces deux rêves ensemble. Le premier semblait montrer mon attitude objective : je suis en train d’avancer, même si j’ai l’impression que c’est long (ça l’est) mais une représentation féminine pleine de vie (rouge de la tenue – ma couleur préférée d’ailleurs – cheveux argentés) de l’expérience, de la sagesse des épreuves, me guide et m’encourage. Je dois donc continuer ainsi, je n’ai pas de souci à me faire.

Mais pourquoi la dame en rouge me distance-t-elle?

Je suis retardée par des onglets qui s’ouvrent. J’ai identifié ces onglets comme ma manière de fonctionner. J’ai plein de to-do-lists et de carnets, je note sans cesse ce que je dois penser à faire, à acheter. Une idée d’article, de vidéo, une phrase qui m’est venue, une lecture à faire, un endroit à visiter, l’ébauche d’une nouvelle… Et je dis souvent que je veux mourir très vieille car j’ai trop de choses à faire dans cette vie ! (pas dans le sens où c’est fatiguant mais dans le sens où je suis enthousiaste de “faire” au sens d’accomplir toutes les choses que j’ai en tête, comme un jeu).

Au moment du rêve, la charge de travail et de responsabilités, et le stress associé aux nouveaux départs, était telle que cette tendance naturelle à avoir “pleins d’onglets ouverts” dans l’ordinateur de ma tête, était accentuée, et ce mode de fonctionnement me menait immanquablement à de gros coups de fatigue.

… Il fallait que je trouve le moyen de stopper le phénomène, de “fermer les onglets” quand je le souhaite pour me recharger. Oui mais comment?

rêve diagnostic TDAH

Trop d’onglets ouverts

Le second rêve met en scène une petite fille acculée : elle n’a pas le choix que d’absorber ces onglets “par les yeux”. Elle est dans une voie sans issue, il y a donc un problème sérieux là, une incapacité à faire autrement.

Ces rêves m’ont poussé à m’observer de plus en plus. Ce que je prenais pour un tempérament jusqu’au-boutiste plutôt positif (“c’est ton côté bretonne, t’es obstinée!”) et plutôt valorisant (“quand tu dis que tu fais quelque chose, tu le fais”) n’était-il pas en réalité trop extrême pour être normal ?

Je me suis mis à prêter de plus en plus d’importance à ce qu’on me renvoyait. “Je sais pas comment tu fais”, “Où vas-tu chercher cette énergie?”, mais aussi dans les moments d’effondrement réactionnels à cette suractivité “Pourquoi es tu si fatiguée?”…

Ces rêves ont donc répondu à une question que je me posais depuis plusieurs mois : et si je ne devais pas m’adresser à un spécialiste du neurodéveloppement pour avoir son avis ?

Dans les mois qui suivirent, j’ai eu des rêves qui ont confirmé : oui, “ta psychanalyse est finie” (autrement dit j’ai bien fait le tour de mon histoire) mais l’enquête n’est pas encore finie. Ce rêves me disaient : il n’y a pas que ton HISTOIRE qui est en cause, il y a aussi ta structure. Je vous épargne ces rêves là car sinon je vais me retrouver à écrire un livre (ce n’est pas exclu que je le fasse au bout d’un moment d’ailleurs haha, il y a un onglet ouvert à cet endroit là!).

Deux rêves et puis un passage à l’action vers le diagnostic

Relevant avec mon analyste, les points problématiques dans mon fonctionnement, mais non liés à mon histoire (essentiellement au niveau cognitif et sensoriel) j’ai donc commencé un processus de tests avec un médecin formé au diagnostic des troubles du neurodéveloppement. Ayant des traits autistiques, on partait initialement sur une hypothèse de syndrome d’asperger. La docteur m’a dit qu’elle avait un diagnostic différentiel à faire vis à vis d’autre troubles : troubles bipolaire, borderline, et TDAH. J’avais moi-même suspecté un trouble bipolaire me concernant, donc sa démarche me paraissait logique étant donné l’énergie assez dingue en effet qui est la mienne et cette alternance d’effondrements réguliers, où l’énergie a disparu et les réserves de dopamines sont à sec.

rêve diagnostic TDAH

Le diagnostic

Au bout de plusieurs mois de rendez-vous, le diagnostic est posé : “Vous avez un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité.” J’ai été stupéfaite. Je n’aurais jamais pensé à ça pour moi.

C’est marrant, n’est-ce pas, comme il est difficile de se voir soi-même? Même après 12 ans de psychanalyse et en étant psy soi-même ! 

Elle m’a donc refait mon portrait, ça m’a beaucoup amusé ! Et lorsqu’elle m’a parlé de ma pensée arborescente et de cette grande capacité à faire des liens qui devait expliquer pourquoi j’étais douée en analyse des rêves. Elle se met à m’expliquer que c’est comme si j’avais plein d’onglets qui s’ouvrent avec des liens hypertexte qui vont d’une page à l’autre… Que tout ça est très riche mais extrêmement fatiguant.

Alors je lui ai raconté ces deux rêves. “Tout y est”.

Conclusion : 

Aujourd’hui je dois apprendre à la petite fille du rêve à fermer les yeux et à sortir de sa ruelle sombre. Et j’ai aussi compris que je ne dois pas chercher à rattraper la sagesse, c’est normal qu’elle me précède. Je dois apprendre à m’asseoir par terre et admirer la nature se réveiller, même en hivers, dans la brume du matin. La contemplation, c’est probablement le plus joli moyen de se recharger en énergie et de faire des « pauses » qui nourrissent.

rêve diagnostic

Merci de m’avoir lue !

Si vous aussi vous souhaitez apprendre à suivre la guidance de vos rêves, c’est par ici : Le Labo du Rêve

Faites de beaux rêves, et notez-les 😉


Si cet article vous a plu, je vous invite à regarder mes vidéos sur Youtube à propos du rêve et de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung

Voir la chaîne YT de Léa Le Gall


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Catégorie(s) : Interprétation des rêves , Psychologie jungienne


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